Norme = 0 UFC/100 mL
E. coli est une bactérie d’origine fécale humaine ou animale, utilisée comme indicateur principal de la potabilité de l’eau.
Sa détection dans l’eau constitue un risque élevé de contamination fécale et peut dissimuler la présence de microorganismes pathogènes capables de provoquer des maladies gastro-intestinales.1
Norme = 0 UFC/100 mL
Les bactéries entérocoques sont, comme pour E. coli, utilisées comme indicateur de la potabilité de l’eau – particulièrement à la suite d’une désinfection.
Ces bactéries sont plus persistantes que les coliformes (notamment) et résistent mieux aux conditions environnementales plus difficiles, comme c’est le cas pour les eaux souterraines où l’eau est plus froide et plus pauvre en nutriments.2
Norme = 10 UFC/100 mL
Les coliformes totaux sont, quant à eux, plutôt utilisés comme un indicateur de la qualité microbiologique de l’eau et, parallèlement, de l’intégrité des installations en place.
Ce groupe de bactéries – qui comprend des espèces et des souches bactériennes variées dont E. coli, mais dont la plupart ne sont pas d’origine fécale – ne constitue donc pas nécessairement un risque pour la santé.
Norme = 200 UFC/100 mL
Les bactéries atypiques ont une morphologie qui diffère de celle des bactéries recherchées (comme E. coli) lors d’une analyse d’eau potable.
Lors d’une analyse, ces bactéries peuvent masquer la présence des bactéries d’intérêt permettant de statuer sur la potabilité de l’eau.
Ainsi, une valeur supérieure au seuil de 200 UFC/100 mL serait non conforme et suggèrerait une dégradation générale de la qualité de l’eau.
Valeur recommandée (Santé Canada) = 500 mg CaCO3/L
L’alcalinité totale est l’aptitude que possède une eau à neutraliser les acides (indice du pouvoir tampon de l’eau).
Plus précisément, elle correspond à la dureté carbonatée dans l’eau, c’est-à-dire la fraction de la dureté qui précipite sous forme de carbonates lors de l’ébullition (principalement le bicarbonate et carbonate).
Concentration maximale (RQEP) = 0,01 mg/L
L’arsenic est un métalloïde pouvant avoir des effets très néfastes sur la santé humaine (cancers du poumon, de la vessie, du foie et de la peau, effets cutanés, vasculaires, et neurologiques, etc.).
Au Québec, on le retrouve naturellement dans l’eau par dissolution de dépôts minéraux et ou de roches, mais également par dépôts atmosphériques provenant notamment de la production de métaux et de l’incinération de déchets.
Concentration maximale (RQEP) = 1 mg/L
Le baryum est un métal pouvant avoir des effets néfastes sur la santé humaine (problèmes cardiovasculaires, entre autres).
On le retrouve naturellement dans les roches, mais le baryum peut aussi provenir d’émissions ou de déversements d’origine industrielle.
Concentration maximale (RQEP) = 5 mg/L
Le bore est un métalloïde pouvant avoir des effets néfastes sur la santé humaine (effets sur la reproduction, entre autres).
On le retrouve naturellement dans les roches, mais le bore peut aussi provenir d’un lessivage ou ruissellement d’origine industrielle.
Valeur recommandée (Santé Canada) = 75 mg/L
Le calcium est l’un des principaux éléments responsables de la dureté de l’eau (avec le magnésium).
Il est d’origine naturelle (présent dans les sols, minéraux et minerais) et ne constitue pas un risque direct pour la santé (voir la section sur la dureté pour connaître les effets néfastes sur la plomberie).
Valeur recommandée (Santé Canada) = 3 mg/L
Le carbone organique total (COT) correspond à la quantité totale de matière organique (exprimé en carbone) dans l’eau. Sa présence ne constitue pas un risque direct pour la santé, mais peut tout de même avoir des effets désagréables au niveau du goût, de l’odeur et/ou de l’apparence de l’eau. La matière organique peut également charrier des microorganismes pathogènes et nuire significativement au traitement de l’eau.
Objectif d’ordre esthétique (Santé Canada) = 250 mg/L
Les chlorures sont des sels qui, en forte concentration, ne constituent pas un risque direct pour la santé humaine, mais peuvent plutôt donner mauvais goût à l’eau de consommation et corroder la plomberie.
On les retrouve naturellement dans l’eau de mer, mais leur présence dans les eaux de surface ou souterraine provient généralement de leur utilisation sur les routes du Québec en hiver.
Objectif d’ordre esthétique (Santé Canada) = 15 UCA
La couleur apparente est le résultat des substances dissoutes dans l’eau, mais également des matières en suspension (contrairement à la couleur vraie).
Les matières organiques d’origine naturelle est surtout ce qui confère la couleur apparente en eaux de surface, quoiqu’elles puissent provenir de métaux d’origine naturelle (tels le fer, manganèse et cuivre) ou bien de déchets d’origine industrielle (dont les déchets des pâtes et papiers et des textiles).
Ainsi, la couleur de l’eau peut interférer avec la désinfection et nuire à l’efficacité de traitement.
Concentration maximale (RQEP) = 1 mg/L
Le cuivre est un métal qui peut avoir des effets indésirables lorsque présent en trop forte concentration dans l’eau potable, tels que :
On le retrouve naturellement dans l’environnement, mais également dans la tuyauterie de certains bâtiments menant parfois à un relargage de cuivre lorsque certaines conditions le permettent.
Valeur recommandée (Santé Canada) = 180 mg CaCO3/L
La dureté, principalement composée par le calcium et le magnésium dans l’eau, ne constitue pas un risque direct pour la santé, mais peut toutefois avoir d’importants effets néfastes sur la plomberie.
Une eau trop dure aura ainsi tendance à l’entartrage des conduites (dépôt de l’excès de calcaire dissous), tandis qu’une eau trop douce aura, à l’inverse, tendance à la corrosion de celles-ci (excès d’acidité carbonique).
Concentration maximale (RQEP) = 0,3 mg/L
Le fer est un élément très répandu naturellement et peut modifier le goût et la couleur de l’eau, en plus de tacher les vêtements lavés et les appareils électroménagers. Il ne constitue toutefois pas un risque direct pour la santé.
Le fer peut être d’origine naturelle (érosion et vieillissement climatique des roches et minéraux) ou bien d’origine anthropique (eaux acides de drainages des mines, eaux de lessivage des sites d’enfouissement, effluents d’égouts et industries sidérurgiques).
Concentration maximale (RQEP) = 1,5 mg/L
Les fluorures constituent un groupe de sels de fluor dont la concentration dans les puits privés du Québec varient normalement de 0,07 mg/L à 0,2 mg/L. Au-dessus du seuil de 1,5 mg/L, les fluorures peuvent engendrer une fluorose dentaire.
On les retrouve naturellement dans l’eau souterraine par dissolution des dépôts minéraux contenant du fluor, mais aussi parfois en provenance de rejets industriels.
Valeur recommandée (Santé Canada) = 25 mg/L
Le magnésium est l’un des principaux éléments responsables de la dureté de l’eau (avec le calcium).
Il est d’origine naturelle (érosion et vieillissement climatique des roches et minéraux) et ne constitue pas un risque direct pour la santé (voir la section sur la dureté pour connaître les effets néfastes sur la plomberie).
Concentration maximale (RQEP) = 0,12 mg/L
Le manganèse est un métal très répandu naturellement et constitue un risque pour la santé humaine (effets sur le développement et le comportement neurologiques, déficits de mémoire, d’attention et de motricité). On le retrouve aussi dans les rejets industriels, les activités minières et le lessivage des sites d’enfouissement.
Le manganèse peut également donner un goût amer ou métallique à l’eau, une couleur jaunâtre et tacher en noir les vêtements et les éléments de plomberie.
Concentration maximale (RQEP) = 10 mg/L (exprimés en N)
Les nitrates (NO3-) et les nitrites (NO2-) sont des ions qui peuvent poser un risque considérable sur la santé (syndrome du bébé bleu et effets sur la fonction de la glande thyroïde, entres autres).
On les retrouve naturellement dans l’environnement, mais leur présence est principalement attribuable aux activités humaines (lessivage ou ruissellement provenant de l’utilisation de fertilisants synthétiques et de fumiers, installations septiques déficientes, etc.).
Valeur recommandée (Santé Canada) = 7,0 à 10,5
Le pH est une mesure de l’acidité et de l’alcalinité de l’eau. Cette mesure est d’ailleurs très importante à mesurer, notamment afin de maximiser l’efficacité du traitement, de contrôler la corrosion et de diminuer le relargage d’éléments indésirables à partir de la tuyauterie et des éléments de plomberie.
Concentration maximale (RQEP) = 0,005 mg/L
Le plomb est un métal qui peut s’avérer très toxique pour la santé humaine, même à de faibles concentrations (l’effet de l’exposition au plomb le mieux reconnu étant la réduction de l’intelligence chez les enfants; chez l’adulte, une cognition réduite, une pression artérielle élevée et un dysfonctionnement rénal sont possibles).
On le retrouve principalement comme matériel de plomberie, menant parfois ainsi à un relargage de plomb lorsque certaines conditions le permettent.
Objectif d’ordre esthétique (Santé Canada) = 200 mg/L
Le sodium est un élément qu’on retrouve naturellement dans les sols, mais dont la présence dans les eaux de surface ou souterraine provient généralement de son utilisation sur les routes du Québec en hiver.
Il ne constitue pas un risque direct pour la santé humaine (sauf pour les personnes devant suivre un régime strict de réduction de sodium), mais peut plutôt donner mauvais goût à l’eau de consommation.
Objectif d’ordre esthétique (Santé Canada) = 500 mg/L
Les solides dissous correspondent à la somme des matières dissoutes dans l’eau, parmi lesquelles on retrouve notamment la dureté, le sodium, les bicarbonates, les chlorures et les sulfates. Ces matières se retrouvent naturellement dans l’environnement, mais provient également du ruissellement d’origine urbaine et agricole et des eaux usées.
Une concentration élevée peut ainsi influer sur le goût de l’eau et entartrer la tuyauterie, particulièrement à l’intérieur du chauffe-eau et du réseau d’eau chaude.
Objectif d’ordre esthétique (Santé Canada) = 500 mg/L
Les sulfates (SO4) sont présents sous différentes formes dans l’eau. Ils peuvent à la fois donner un goût amer à l’eau et causer des effets physiologiques comme la diarrhée et la déshydratation.
La présence de sulfates dans l’eau, combinée à celle de bactéries sulfato-réductrices, peut aussi générer du sulfure d’hydrogène (H2S, odeur d’œuf pourri) et favoriser la corrosion de la tuyauterie en métal (voir la section « Sulfures totaux »).
L’Union Européenne recommande d’ailleurs une concentration inférieure à 250 mg/L par précaution pour les jeunes enfants et les bébés.
Objectif d’ordre esthétique (Santé Canada) = 0,05 mg/L
Les sulfures totaux sont présents sous différentes formes dans l’eau, dont sous la forme d’ion hydrosulfure (HS-) et plus communément sous la forme de sulfure d’hydrogène (H2S) en présence de bactéries sulfatoréductrices.
Ce H2S peut donner une odeur nauséabonde à l’eau (odeur « d’œuf pourri »), mais ne constitue pas un risque direct pour la santé humaine.
Valeur recommandée = 0,3 mg/L
Les tannins et lignines sont des substances organiques qu’on retrouve naturellement dans les plantes et les sols et qu’on retrouve ensuite dans les eaux à la suite de la décomposition de ces matières organiques.
Leur présence ne constitue pas un risque direct pour la santé, mais peut tout de même avoir des effets désagréables au niveau du goût, de l’odeur et/ou de l’apparence de l’eau (couleur jaunâtre ou brunâtre).
Cette matière organique peut également charrier des microorganismes pathogènes et nuire significativement au traitement de l’eau.
Valeur recommandée = 5 UTN *
La turbidité est un paramètre permettant de mesurer la capacité d’un échantillon d’eau à dévier la lumière. Elle est due aux MeS (particules inertes comme l’argile, ou vivantes comme les bactéries) ainsi qu’aux matières colloïdales dans l’eau.
Comme pour les tannins et lignines et le COT, une forte turbidité peut camoufler la présence de microorganismes pathogènes et nuire significativement au traitement de l’eau.
* En réalité, la turbidité devrait être aussi inférieure à 1,0 UTN et le plus faible qui soit.
SPD = Sous-produit de désinfection
UCA = Unité de couleur apparente
UFC = Unité formant colonie
UTN = Unité de turbidité néphélométrique
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